Klover

Végétation urbaine : 24 villes face au changement climatique

L’un des domaines d’expertise de Kermap, c’est la végétation urbaine. Il s’agit d’un enjeu majeur pour les villes, soucieuses d’améliorer la qualité de vie de leurs administrés, notamment face aux effets du changement climatique. C’est dans cette optique que nous avons proposé il y a deux ans une cartographie de la trame arborée sur l’ensemble de la France métropolitaine. Aussi bien dans l’espace public que privé. Ces informations, cartes et statistiques, sont en libre accès sur le site Nos Villes Vertes, pour permettre à tous d’en savoir plus sur la place de l’arbre dans sa ville.

Après la France, nous avons voulu aller plus loin. C’est ainsi qu’est né Klover, pour mieux connaître l’espace occupé par la végétation dans les grandes villes de la planète. Dans 24 métropoles exactement, à travers le monde, d’Auckland à Zurich en passant par Le Cap, Mexico ou New Delhi.

Mesurer l’empreinte verte dans ces grands centres urbains, mais aussi y jauger, jour après jour, l’ampleur du changement climatique : telle est l’ambition de Klover. Nous souhaitons ainsi contribuer à sensibiliser décideurs et grand public au défi environnemental qui attend les grands centres urbains dans les décennies à venir, et montrer comment notre savoir-faire nous permet d’y prendre part.

Plus particulièrement, nous voulions montrer comment, grâce aux images satellite et à leur traitement par intelligence artificielle, il est possible d’améliorer la connaissance du patrimoine vert des villes. Nous avons ainsi utilisé nos méthodes novatrices d’apprentissage machine pour procéder à la cartographie fine de la végétation dans le centre de chaque métropole (100 km²). L’analyse de ces données nous a permis d’extraire quelques indicateurs supplémentaires. Ils illustrent de façon simplifiée ce que peut apporter le spatial aux acteurs de l’aménagement des villes, désireux de réaliser un diagnostic ou un suivi de la végétation urbaine :

Ce travail a été mené sur les 24 villes étudiées par Klover, sur la base d’images satellite Pléiades réalisée par Airbus, et mise à disposition par le Centre national d’études spatiales.

Du vert en ville pour lutter contre la chaleur

Les bienfaits de la végétation urbaine ne sont plus à démontrer : protection de la biodiversité, séquestration du carbone, qualité de l’air, amélioration du bien-être et de la santé… Mais il en est un qui intéresse tout particulièrement les villes : la lutte contre les fortes chaleurs. Pour limiter les phénomènes d’îlots de chaleur urbains, la végétation roue un rôle essentiel. Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) ne dit pas autre chose dans son 6e rapport sur le climat publié en août 2021 :

Du côté du C40, l’organisation des grandes villes mondiales contre le dérèglement climatique, on juge aussi, dans une étude publiée en juillet 2021 avec McKinsey Sustainability, que l’une des actions les plus efficaces et simples à mettre en œuvre est l’implantation d’arbres en ville, .

Planter des arbres : une solution accessible pour permettre à la plupart des grandes métropoles du monde de protéger leurs populations contre les épisodes de chaleurs extrêmes. D’autant que leur multiplication est inexorable, et l’enjeu est désormais de s’y adapter, se résigne le C40 : « Au vu des niveaux actuels d’émissions, une part du changement climatique est irréversible, ce qui rend ces risques inévitables ». Et pour le GIEC, pas de doute : à elle seule déjà, « l’urbanisation future conduira à une amplification de la hausse des températures en ville, indépendamment des changements climatiques de fond ». Si bien qu’il prédit « de vastes implications résultant de la conjugaison des développements urbains futurs et d’événements extrêmes plus fréquents, comme les vagues de chaleur ».

C’est pourquoi Klover se propose aussi de suivre l’évolution de plusieurs indicateurs climatiques, afin de mieux appréhender l’ampleur et l’impact des phénomènes à l’œuvre dans chacune des 24 villes étudiées.

Les données de température et de précipitations des 40 dernières années permettent de revenir sur l’évolution du climat dans ces 24 villes, confirmant la tendance à un réchauffement ces 10 dernières années notamment. Grâce à l’actualisation quotidienne de ces informations, Klover offre également la possibilité de suivre jour après jour les tendances et anomalies de l’année en cours, comparé à la période de référence 1981-2010. Constat : en 2021, c’est à Montréal que l’écart à la moyenne de référence est le plus important : +1,66 degré au 9 novembre. À suivre…