Pour valoriser la mise en œuvre de pratiques agricoles durables chez ses planteurs, Saint Louis Sucre veut du solide. La société sucrière basée à Roye (Somme) et à Étrépagny (Eure), entend ainsi expliquer à ses clients de quelle manière sa démarche de production durable soutient la transition environnementale et la résilience climatique. À l’appui de cette approche, plusieurs indicateurs attestent des avancées réalisées dans le champs en matière de couverture des sol et de fertilité des sols. Pour disposer d’éléments objectifs sur la partie couverture des sols, Saint Louis Sucre s’est tournée vers Kermap et ses produits de suivi des cultures par satellite à grande échelle.

La couverture des sols, pilier de l’agriculture durable

Pourquoi la couverture des sols ? Car c’est par là que tout commence. Et pour préserver sa santé, l’une des pistes les plus efficaces et de s’assurer qu’il ne soit pas laissé nu après la récolte. Les couverts intermédiaires – ou d’intercultures – sont ainsi source de bienfaits multiples. C’est l’un des piliers d’une démarche agricole durable reposant sur l’agriculture régénératrice, aussi appelée agriculture de conservation des sols (ACS).

Exemple de couvert d’interculture comprenant 7 variétés (phacélie, féverole, avoine…) – Photo : Saint Louis Sucre
Profil d’un sol bénéficiant d’un couvert d’interculture – Photo : Saint Louis Sucre

Les couverts d’intercultures (légumineuses, céréales ou graminées) ont différentes vertus. Ils permettent une aggradation des sols en matière organique contribuant à sa fertilité. Les légumineuses grâce à leurs nodosités fixent l’azote de l’air dans le sol, réduisant ainsi le besoin en engrais minéraux. Toutes fournissent en sus un abri et une alimentation aux insectes et aux oiseaux, et contribuent ainsi à préserver la biodiversité. Sans oublier le stockage de carbone associé à la production de biomasse que constituent les couverts entre deux cultures.

Le suivi des cultures par satellite pour quantifier les pratiques agricoles durables

Des cultures entre les cultures ? C’est plus d’informations à traiter, à l’échelle d’une exploitation, d’une commune, d’une région agricole… S’il s’agit en plus de mesurer la durée de couverture des sols, la tâche devient complexe et chronophage.

Pour ce type de pratique agricole, le suivi satellite des cultures à grande échelle mis au point par Kermap se révèle particulièrement intéressant pour Saint Louis Sucre. En s’appuyant sur les images satellites Sentinel actualisées tous les 5 jours, l’indicateur de vigueur végétale NDVI (Normalized difference vegetation index) livre une information sur la présence ou non de végétation sur une parcelle.

Carte de durée des couverture des sols à la parcelle – © Kermap

Ce procédé permet de chiffrer avec précision le nombre de jours durant lesquels une parcelle a bénéficié d’une couverture végétale durant l’année. Un indicateur doté d’un triple avantage :

  • objectif : le calcul s’appuie sur des images des parcelles vues de l’espace, et non sur des relevés déclaratifs.
  • global : pour Saint Louis Sucre, par exemple, Kermap suit un échantillon représentatif de 300 parcelles exploitées par 300 planteurs, en simultané sur plusieurs départements (Somme, du Val d’Oise, Oise, Aisne, Pas-de Calais, Eure et Seine-Maritime), tout au long de l’année.
  • rapide : les données sont calculées automatiquement et disponibles dès la fin de saison culturale pour le planteur et pour Saint Louis Sucre.

La donnée satellite au service de l’agroécologie

Dans le cadre du programme d’agriculture durable développé par Saint Louis Sucre, ces données de couverture des sols sont mises à disposition des agriculteurs gratuitement. Ces derniers peuvent ainsi s’appuyer sur les indicateurs calculés par Kermap pour suivre l’évolution de leurs pratiques, et les ajuster au besoin.

De son côté, la société sucrière dispose aussi d’éléments concrets pour quantifier les progrès, cette fois-ci à l’échelle d’un bassin de production betteravier. Une donnée fiable dont la finalité est notamment de lui permettre de valoriser l’engagement de ses planteurs dans la transition agroécologique pour répondre à la demande d’un sucre produit localement et issu d’une agriculture durable. « Notre rôle, rappelle Thomas Nuytten, directeur betteravier de Saint Louis Sucre, est d’expliquer aux clients notre démarche de progrès fondée sur l’agronomie au service de cet objectif. » Les informations issues de l’observation de la Terre livrées par Kermap contribuent à cette ambition : des indicateurs tangibles, fiables et facilement utilisables pour accompagner les agriculteurs et l’ensemble de la filière vers le modèle productif de demain.