Protection des captages : Eau du Grand Lyon mise sur l’imagerie satellite avec Kermap


Production d'indicateurs de couverture du sol
Résumé du projet
Problématique client
- Améliorer la connaissance des pratiques agricoles sur le territoire
- Quantifier les pratiques de couverture des sols, à l’échelle
- Construire un diagnostic de territoire
Solutions Kermap
- Mesurer objectivement la durée de couverture des sols (et indicateurs associés)
- Identifier la proportion de sols nus
- Livrer des informations (identification des cultures et couverture) sur deux millésimes
Dans un territoire agricole de plus de 8 500 hectares, la régie publique Eau du Grand Lyon a engagé une démarche ambitieuse : mieux comprendre les pratiques culturales et leur impact sur la qualité de l’eau.
L’objectif : identifier les leviers d’actions sur l’usage de pesticides et les rejets de nitrates pour préserver la ressource. Et pour ce faire, bâtir un diagnostic territorial précis, objectivé et partagé, pour éclairer les discussions avec les agriculteurs.
C’est dans cette optique qu’Eau du Grand Lyon a fait appel à l’expertise d’analyse satellite agricole par IA de Kermap, pour apporter des données comparables et spatialisées sur la couverture des sols, qui viennent nourrir le dialogue entre la régie publique et les exploitants.
Eau et agriculture : une diversité de pratiques à décrypter
Le territoire du Grand Lyon compte plus de 120 exploitations, regroupant environ 2 500 parcelles. Quasi intégralement consacrées aux grandes cultures, ces parcelles voient toutefois les pratiques varier considérablement, en particulier sur les couverts végétaux. Les différences de biomasse mesurées vont de 500 kg à 5,5 tonnes de matière sèche par hectare. Impossible, dans ces conditions, d’évaluer à l’œil nu l’impact des itinéraires techniques sur l’environnement.

Les services écosystémiques rendus par les couverts d’interculture sont connus. Ils visent à maximiser la présence de végétaux vivants sur les parcelles tout au long de l’année, afin, notamment, de limiter le lessivage de l’azote sur des sols à faible rétention, réduire les résidus de pesticides, et contenir les intrants dans les eaux de ruissellement à un niveau compatible avec les usages de l’eau potable.
L’idée serait donc d’engager avec les agriculteurs volontaires un contrat de performance environnementale reposant sur la couverture du sol. Mais pour contractualiser une amélioration des pratiques, il faut des données chiffrées, opposables, comparables. Problème : « Comment appréhender les pratiques de couverts sur zone aussi grande, les objectiver, les territorialiser, et les visualiser finement ? », résume Nicolas Brunet, animateur agricole d’Eau du Grand Lyon.
Objectiver les pratiques agricoles grâce au satellite
Pour répondre à ces enjeux, Eau du Grand Lyon s’est tournée vers l’espace. La régie publique a ainsi choisi de faire appel à Kermap et à son expertise en analyse satellite à grande échelle pour l’agriculture. Un savoir faire reconnu, illustré notamment par la plateforme nationale de suivi des cultures et des couverts réalisée pour le projet EPIC dans le cadre d’une commande France 2030 (Ministère de la Transition écologique / CNES).
Les solutions développées par Kermap « permettent d’obtenir une photographie exhaustive, standardisée, et reproductible du territoire », explique Nicolas Brunet. Le tout avec une finesse d’analyse impossible à atteindre par des relevés terrain dans le temps imparti à l’initiative.
Grâce à ces données, il est désormais possible de mesurer objectivement des indicateurs clés : proportion de sols nus, durée et taux moyens de couverture végétale, taux d’humidité, stades phénologiques, biomasse estimée des couverts, mais aussi évolution des pratiques dans le temps.


Ces éléments, disponibles à la parcelle et à toute maille de territoire, sont essentiels pour évaluer le service écosystémique rendu par les couverts, comme leur capacité à capter l’azote résiduel ou à limiter les traitements herbicides.
Vers une dynamique territoriale agricole partagée
Pour compléter cette analyse, un petit groupe d’agriculteurs volontaires a bénéficié d’un soutien à l’implantation de couverts végétaux (financement de semences sur 10 ha par exploitation), avec un engagement de non-destruction chimique. Deux demi-journées d’échanges ont permis de confronter les expériences et de favoriser la montée en compétence collective.
Les données issues de l’observation spatiale viennent nourrir ces discussions : elles ne sont pas utilisées comme un outil de contrôle, mais comme un support à la réflexion commune. L’idée est de « sortir d’une logique d’obligation de moyens, peu mobilisatrice, pour aller vers une contractualisation fondée sur la performance environnementale réelle », analyse Nicolas Brunet. Tout en veillant à « laisser les agriculteurs maîtres de leurs leviers de performance économique ».
Au-delà du simple diagnostic, cette initiative vise à structurer une dynamique collective. L’analyse croisée des données spatiales et des retours terrain est partagée avec l’ensemble des acteurs du territoire impliqués dans la gestion de la ressource en eau.
En facilitant le dialogue entre techniciens, agriculteurs, et gestionnaires, cette approche renforce l’appropriation locale des enjeux et ouvre la voie à des modèles plus résilients, fondés sur une information fiable, et adaptés aux réalités du terrain.
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