Brest Métropole s’appuie sur les données de végétation Kermap pour renforcer son action environnementale


Cartographie de la végétation et des îlots de chaleur urbains
Résumé du projet
Problématique client
- Identification des zones de ressourcement
- Connaissance exhaustive du patrimoine végétal
- Suivi des haies bocagères
Solutions Kermap
- Etat des lieux homogène, précis et à jour de la végétation urbaine
- Cartographie des îlots de chaleur urbains
- Cartographie et quantification des linéaires de haies bocagères
À Brest Métropole, plusieurs directions techniques convergent aujourd’hui autour d’un constat partagé : pour faire face aux défis climatiques, sanitaires et écologiques, il devient indispensable de s’appuyer sur des données précises, lisibles et partagées. C’est dans ce cadre que la collectivité a engagé une collaboration avec Kermap, pour disposer d’une cartographie fine et homogène de la végétation, d’une analyse des îlots de chaleur urbains (ICU), et d’un suivi de l’évolution du bocage.
Objectif : disposer d’une référence commune, à jour, pour mieux croiser les enjeux et construire des politiques cohérentes.
Santé environnementale, bruit, chaleur : des enjeux croisés
La démarche s’inscrit d’abord dans le cadre du Plan de prévention du bruit dans l’environnement, porté par la Direction de l’écologie urbaine. L’un des axes de travail consiste à identifier des zones calmes, moins exposées aux nuisances sonores. Mais les réflexions ont rapidement évolué vers une approche plus intégrée, visant à coupler ces zones calmes avec des zones fraîches, peu minéralisées et végétalisées, pour créer de véritables espaces de ressourcement.
Ce besoin a conduit la collectivité à s’équiper d’un inventaire précis et homogène de la végétation, pour remplacer les données hétérogènes jusqu’alors disponibles. Ces données permettent désormais de croiser les cartes de bruit, de végétation et de température, pour identifier les zones à enjeux multiples.
« Nous étions à la recherche de quelque chose d’exhaustif et complètement à jour pour informer le PLUi » (Plan local d’urbanisme), explique Caroline Lohou, cheffe de projet santé environnementale à la Direction de l’écologie urbaine. « Les données Kermap nous ont permis d’établir un inventaire global et homogène de la végétation fine à un instant T. »
Depuis 2019, Kermap produit en effet la cartographie de la végétation sur tout le territoire français. Une donnée accessible à tous via la plateforme Nos Villes Vertes, et qui sert de support aux travaux plus avancés menés avec les collectivités.
L’été 2022 : un électrochoc climatique
Si la ville de Brest s’est longtemps perçue comme relativement protégée des vagues de chaleur, l’année 2022 a marqué un tournant : le 18 juillet, la température atteint 41°C, un record historique pour ce territoire océanique. Un épisode marquant, qui a laissé des traces visibles sur la végétation et renforcé l’attention portée aux effets du changement climatique.
Les phénomènes plus diffus – comme les floraisons précoces et les alertes pollens de plus en plus précoces – étaient déjà suivis dans une logique de santé environnementale, mais ce pic de chaleur a rendu le phénomène bien plus tangible, en particulier dans les quartiers les plus minéralisés.
L’analyse des îlots de chaleur urbains, réalisée à partir de données satellitaires de 2023, a permis d’objectiver ce ressenti. Elle met en évidence des zones particulièrement exposées : centre-ville dense, zones commerciales, secteurs très artificialisés. En les croisant avec la carte de végétation, la collectivité peut aujourd’hui identifier les secteurs où la végétation joue un rôle régulateur, ou au contraire où son absence aggrave le phénomène.

Végétation urbaine et îlots de chaleur
L’analyse des îlots de chaleur urbains (ICU), réalisée à partir de relevés satellitaires de Kermap sur deux dates chaudes de l’été 2023, a permis de dresser une cartographie précise des zones les plus exposées. Sans surprise, les centres urbains denses, les zones commerciales ou les ZAC apparaissent comme particulièrement vulnérables.
Mais c’est le croisement avec la donnée de végétation qui en révèle tout le potentiel : il permet d’identifier les espaces où la végétation joue un rôle tampon, où les massifs boisés rafraîchissent, où les zones calmes et fraîches peuvent être valorisées comme espaces de ressourcement. Autrement dit : il permet de passer de la simple observation à la hiérarchisation des priorités d’action.

Loin de rester cantonnée à un outil d’analyse ponctuel, la cartographie de la végétation constitue désormais un référentiel partagé, mis à disposition des agents via le portail SIG de la métropole. Elle alimente l’état des lieux environnemental du PLU et sert de socle aux réflexions transversales sur l’adaptation du territoire.
Le suivi du bocage grâce aux données Kermap
Souvent considéré comme un élément du paysage rural, le bocage est à Brest Métropole un enjeu transversal, à la croisée de la biodiversité, de la résilience climatique et de la filière bois énergie. Suivi depuis plusieurs années par la collectivité, il restait difficile à quantifier précisément.
Grâce à la donnée produite par Kermap, la métropole dispose désormais d’un chiffre consolidé : 1588 km de linéaire bocager en 2023, contre environ 1648 km en 2015.

Cette mesure objectivée vient confirmer les tendances ressenties localement, mais surtout, elle offre un point de départ fiable pour suivre les évolutions futures. C’est aussi un outil d’aide à la décision pour intégrer la préservation du bocage dans les documents d’urbanisme, identifier des zones à replanter, ou encore engager les acteurs agricoles dans une logique de gestion durable et de valorisation des haies dans une filière bois locale (notamment pour les chaufferies collectives).
Au-delà de la donnée brute, ce travail permet de consolider une connaissance territoriale stratégique, mobilisable à la fois pour l’action publique et pour la structuration de filières économiques locales.
Végétation urbaine : un référentiel partagé pour coordonner les actions
Au-delà du diagnostic, l’un des apports majeurs de cette démarche est la possibilité de partager une même lecture du territoire entre directions et services. La cartographie fine de la végétation, l’analyse des îlots de chaleur et la mesure du linéaire bocager réalisées par Kermap ne sont pas seulement des outils techniques : ce sont des ressources communes, désormais accessibles via le portail SIG de la métropole, et mobilisées dans l’état des lieux environnemental du PLUi.
Elles permettent de croiser les enjeux, de mieux comprendre les interactions entre végétation, bruit, chaleur ou usages, mais aussi de hiérarchiser les priorités d’intervention sur le territoire. Cette transversalité facilite les échanges entre l’écologie urbaine, l’urbanisme, la voirie, les mairies de quartier ou encore la santé publique, et contribue à structurer une approche plus intégrée de l’action publique.
En mettant à disposition des données homogènes, précises et actualisées, la métropole se dote ainsi d’un socle partagé pour penser la transformation de ses espaces, construire des arbitrages éclairés, et accompagner concrètement sa transition écologique.
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